Superviseur Virtual Production : vers la naissance d’un nouveau Métier

Avec l’essor de la production virtuelle (VP), une nouvelle figure professionnelle commence à émerger : le superviseur VP. À mi-chemin entre la technique et la direction artistique, ce poste reste encore mal défini, oscillant entre plusieurs responsabilités selon les productions. Les studios de tournage virtuels se multiplient, des formations dédiées apparaissent et les compétences requises évoluent. Mais assiste-t-on véritablement à la naissance d’un nouveau métier, ou s’agit-il d’une extension des rôles existants ? Cet article explorera les contours du poste de superviseur VP.
Alexia de Mari
UN MÉTIER EN CONSTRUCTION
Si la production virtuelle fait désormais partie du paysage cinématographique, notamment depuis l’essor des murs Led
et des environnements interactifs, le rôle du superviseur VP reste en cours de définition. Justine Coulmy, directrice de la
photographie et directrice de la formation « Superviseur de la production virtuelle » de l’École Georges-Méliès avait consacré
son mémoire de l’ENS Louis-Lumière à ces nouvelles pratiques. Elle élaborait une définition simple et toujours d’actualité à propos de la production virtuelle, en indiquant que nous avons à faire à de la VP lorsque « toutes les chaines de fabrica-
tion cinématographiques et audiovisuelles implique/ant l’association simultanée d’outils de prises de vue réelle et d’espaces
virtuels ». Elle distingue trois types de productions virtuelles : les productions entièrement virtuelles, les techniques de production virtuelle appliquées à des tournages en prise de vue réelle et les productions en plateaux virtuels (murLed).
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« Le VP sup n'est pas juste un technicien du mur Led. Son travail est d'intégrer toutes les technologies XR au service de la mise en scène et de la production. »
UNE EXPERTISE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE HYBRIDE
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le superviseur VP ne se limite pas aux plateaux Led. Ce métier englobe une
gamme de technologies bien plus large : fonds verts, motion capture, réalité aug- mentée et réalité étendue (XR). Quentin
Jorquera insiste sur cette polyvalence : « Le VP sup n’est pas juste un technicien du mur Led. Son travail est d’intégrer
toutes les technologies XR au service de la mise en scène et de la production. »
Cette approche requiert donc des connaissances approfondies en workflow de production, e n grammaire cinématographique et en storytelling. Frédéric Fermon note cependant que ces compétences sont rares sur le marché. « Il existe encore peu de professionnels spécialisés dans ce domaine en France. Ceux qui ont une réelle expérience de superviseur VP sont souvent issus d’autres métiers comme la direction de la photographie ou les effets visuels.»
DES FORMATIONS EMERGENTES
Avec l’essor de la production virtuelle, plusieurs écoles commencent à proposer des formations dédiées. L’École
Méliès et l’ENS Louis-Lumière font partie des premiers établissements à structurer des cursus autour de ces nouvelles technologies. La formation en contrat de professionnalisation proposée par l’Ecole Georges-Méliès se déroule sur
douze mois. Les alternants bénéficient de 450 heures de cours et doivent réaliser trente-huit semaines en entreprise. La
première promotion a fait s a rentrée au mois de février dernier et est composée de professionnels et de jeunes diplômés.
L’expérience pratique des étudiants se déploie sur le terrain mais également au sein de l’école qui s’est dotée d’un studio hybride de 120 m* : fond vert et mur Led Sony.
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Retrouvez l’Article dans son intégralité dans le Mediakwest #61 – Avril/Mai 2025
Article de Alexia de Mari